La fibrillation auriculaire, dont souffre plus de 6 millions de sujets, est la principale cause des accidents emboliques cérébraux. Il s’agit d’un facteur d’insuffisance cardiaque et de démence. La fibrillation auriculaire est principalement déclenchée par des foyers ectopiques de la veine pulmonaire. Cette découverte historique (par les membres de cette équipe) a mené au développement d’un traitement curatif basé sur l’isolation des veines pulmonaires par ablation. Ce traitement fait maintenant partie des recommandations internationales dans la prise en charge de la FA. Cependant, le mécanisme cellulaire des foyers d’automatisme dans les veines pulmonaires et les cibles moléculaires potentielles sont encore inconnus. Chez les patients présentant une FA persistante, la maladie affecte largement le tissu atrial avec une variabilité de l’étendue et de la localisation du substrat arythmogène. Le succès thérapeutique par l’ablation est donc plus faible, due à la difficulté de localiser du substrat chez ces patients. Les objectifs de l’équipe dans le domaine de la fibrillation auriculaire sont de (i) améliorer notre compréhension des mécanismes de déclenchements et de maintien de la fibrillation atriale ; (ii) développer de meilleurs outils d’ablation pour des procédures plus sûres, rapides et faciles; et (iii) développer des biomarqueurs ainsi que de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Les fibrillations ou tachycardies ventriculaires sont responsables de 50 à 80% des 350 000 morts subites (les autres sont dus à un arrêt cardiaque) survenant chaque année en Europe et aux USA, dont 50 000 décès en France. Actuellement, la majorité des individus ayant une mort subite ne peuvent être identifiés préventivement comme sujets à haut risque, situation inacceptable car ils pourraient être équipés d’un défibrillateur implantable ou traités par des médicaments anti-arythmiques. De jeunes patients avec des prédispositions génétiques ou une dysfonction purement électrique peuvent développer ce type d’arythmie. Cependant, la majorité des arythmies ventriculaires apparaissent en association avec une maladie cardiaque structurelle (virtuellement toutes les maladies cardiaques), et les caractéristiques de l’anomalie structurelle ayant un risque fatal sont encore indéterminées. Près de 40% des morts subites apparaissent comme une complication d’un infarctus aigu du myocarde et sont potentiellement réductibles par de la prévention des facteurs de risque. Nos travaux ont également démontré un rôle prépondérant du système de conduction ventriculaire (fibres de Purkinje) dans l’initiation et le maintien de la fibrillation ventriculaire. Les objectifs de l’équipe dans le domaine de la fibrillation ventriculaire sont (i) d’améliorer l’identification de sujets à risques, au travers d’une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires et cellulaires et du développement de nouvelles approches non-invasives de dépistage, et (ii) de développer de nouvelles thérapies ciblées.
L’insuffisance cardiaque affecte 9 millions de personnes en Europe, dont 1 million en France : ce qui constitue 10% de l’ensemble des admissions à l’hôpital. Cette affection est très sévère considérant le fait que les insuffisances cardiaques de stade 3 et 4, selon la classification NYHA, conduisent à 50% de décès dans les 5 années suivantes. Les travaux de notre équipe visent à mieux comprendre les dysfonctions électromécaniques étant à l’origine de l’insuffisance cardiaque ou contribuant au remodelage délétère du muscle cardiaque. Nous nous intéressons notamment aux effets de l’étirement, aigue ou chronique, et à la désynchronisation électrique des ventricules.
Enfin, une attention particulière est également portée au rôle de la bioénergétique et du métabolisme dans les pathologies cardiaques. La contraction cardiaque est dépendante, suite à la stimulation électrique et la mise en route des mécanismes d’excitation-contraction, d’une réponse adéquate de l’énergétique cellulaire à la demande en ATP. Ces mécanismes sont fortement affectés lors de pathologies cardiaques. Un aspect primordial des travaux de l’équipe concerne donc le rôle du métabolisme mitochondrial dans les mécanismes d’excitation-contraction et le rythme cardiaque.